Mauritanie 2012

Atelier sur l’argumentation culturelle pour lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes

Du 17 au 19 janvier 2013 se sont tenues à Nouakchott des journées de formation sur les droits de l’homme et l’Examen Périodique Universel. L’attention a porté sur les pratiques traditionnelles néfastes et sur l’argumentation culturelle comme stratégie pour lutter contre lesquelles-ci. Les problématiques abordées au cours de la formation sont celles observées au sein des communautés culturelles mauritaniennes : les mutilations génitales féminines, les mariages forcés, les mariages précoces, le gavage, le lévirat et le sororat., le placement des fillettes dans les familles, les crimes d’honneur.

Compte rendu de la formation

Déclaration des participants sur les droits de l’Homme et la lutte contre les pratiques traditionnelles

Expression de la sexualité des adolescents dans les sociétés africaines traditionnelles

Abdoulaye SOW, Enseignant –chercheur en sciences sociales et Président de l'EIP-Mauritanie a publié pour le Centre Interdisciplinaire sur les Droits Culturels Faculté des Lettres et Sciences Humaines Université de Nouakchott une étude intitulée : « Le mode d’expression de la sexualité des adolescents dans les sociétés africaines traditionnelles Le cas de la société Haalpulaar» par 

«Le mode d’expression de la sexualité dans les sociétés africaines traditionnelles et plus particulièrement au sein de la société Haalpulaar se fait selon des canons bien précis.  Ces canons que nous pouvons appeler stratégie culturelle de gestion et d’expression de la sexualité, reste largement tributaire du rang social, de la catégorie sociale dépositaire de la culture érotique et des modalités de communication. La sexualité est un sujet tabou dans les sociétés africaines et toute communication s’y afférant ne saurait se ramener à une simple information technique. La perception de la sexualité dans l’imaginaire populaire Haalpulaar fait aucun message ne saurait avoir un impact réel s’il ne se fait selon les canons traditionnels de communication et de support d’expression de la sexualité ».

Télécharger l'étude en format PDF

Table des Matières

Introduction

Présentation de la société Haalpulaar

Les stratégies culturelles de communication

Les espaces d’expression de la sexualité

Les dépositaires de la culture érotique

Les pratiques traditionnelles ayant a l’éducation sexuelle

 

La violation des droits de l’Homme en situation de crise électorale

Par Abdoulaye Doro SOW, correspondant de l'EIP en Mauritanie Enseignant chercheur en sciences sociales Coordinateur du Centre Interdisciplinaire sur les Droits Culturels, CIDC, Université de Nouakchott,

Un constat

On observe un peu partout la persistance des stratégies violentes de conquête, de conservation, de confiscation et de transmission dynastique du pouvoir politique en Afrique. Il faut ajouter à ce constat la prévalence des crispations identitaires suite aux élections dans plusieurs pays.

Problématique

Comment expliquer la persistance des stratégies violentes de conquête, de conservation, de confiscation et de transmission dynastique du pouvoir politique en Afrique ? Quelles sont les raisons de la prévalence des crispations identitaires suite aux élections dans plusieurs pays en Afrique ?

Le déficit démocratique dans la gestion des affaires de la cité serait elle à l’origine des crises électorales sources de violations des droits de l’homme en Afrique ?

Télécharger le document en format PDF

Le cas de la Côte d’Ivoire

Par Abdoulaye Doro SOW, correspondant de l'EIP en Mauritanie Enseignant chercheur en sciences sociales, Coordinateur du Centre Interdisciplinaire sur les Droits Culturels, CIDC, Université de Nouakchott.

La contestation du verdict des élections lors des dernières élections présidentielles en Côte d’Ivoire est le point de départ d’une crise électorale où l’on verra toutes les formes de manifestations de violations des droits de l’homme.

L'élection présidentielle ivoirienne de 2010 s'est déroulée les 31 octobre et 28 novembre 2010. Le scrutin visait à désigner, au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, le président de la République de Côte d'Ivoire pour un mandat de cinq ans. Elle s'est déroulée sur toute l'étendue du territoire ivoirien ainsi que dans dix-neuf autres pays où résidaient des citoyens ivoiriens.

Considérée comme la première élection libre depuis l'indépendance du pays en 1960, elle voit s'opposer au second tour le président sortant Laurent Gbagbo (FPI) et Alassane Ouattara (RDR). Les deux candidats revendiquent chacun la victoire, ce qui entraîne une crise politique de plusieurs mois. Laurent Gbagbo, pressé de reconnaître sa défaite par la communauté internationale, est finalement arrêté le 11 avril 2011 et Alassane Ouattara proclamé président de la République par le Conseil constitutionnel le mois suivant.

Télécharger l'étude de cas en format PDF

Le cas du Sénégal

Étude de cas par Abdoulaye Doro SOW, correspondant de l'EIP en Mauritanie Enseignant chercheur en sciences sociales Coordinateur du Centre Interdisciplinaire sur les Droits Culturels, CIDC, Université de Nouakchott

La question de la recevabilité de la candidature d’Abdoulaye WADE et la partialité de la CENI ont constitué lors des dernières élections présidentielles, la véritable raison des crispations politiques.

Élection présidentielle sénégalaise de 2012

L'élection présidentielle sénégalaise de 2012, la dixième depuis l'indépendance du pays, doit permettre d'élire le président de la République du Sénégal pour un mandat de sept ans. Le 26 février 2012, les 5,3 millions de citoyens inscrits sur les listes électorales sont appelés aux urnes. Le président sortant, Abdoulaye Wade, âgé de 85 ans, est candidat pour un troisième mandat.

Modalités

Le président de la République du Sénégal est élu pour un mandat de sept ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Chaque candidat doit être investi par un « parti politique légalement constitué » ou par une une liste d’électeurs d'au moins 10 000 inscrits domiciliés dans six régions à raison de 500 au moins par région ». La Commission électorale nationale autonome (CENA) est chargée d'organiser et de superviser les élections.

Contexte

Les dernières élections municipales et régionales ont été favorables à l'opposition. La réforme constitutionnelle portée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) visant à réformer le processus électoral a échoué et de violentes manifestations ont eu lieu en juin 20112.

Télécharger l'étude en format PDF

Le gavage dans la Société Mauritanienne

L'Equipe de Recherches sur les Mutilations Génitales Féminines de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Nouakchott (Mauritanie) propose des « Réflexions autour du Gavage dans la Société Mauritanienne. Le cas du milieu arabe »

« Le gavage peut être considéré comme l’une des pratiques ancestrales néfastes qui continue à faire son chemin, malgré les multiples campagnes de sensibilisation entreprises, depuis plusieurs décennies. »

«Une nourrice expérimentée est chargée d’imposer le traitement, sous une tente dressée à cette fin ou sous sa propre tente. Elle fait boire à Lemblha des quantités de lait qui augmentent progressivement jusqu’à 12 litres ou peur être plus chaque soir..

"Au début, il faut encourager la patiente par des cajoleries et des menaces alternées, ou même la contraindre énergiquement". La nourrice se sert de son azayar ( deux bâtons ligotés d’un bout ) pour serrer fermement les orteils de la petite. Si elle éprouve la moindre fatigue de ces manœuvres, elle fait appel au berger apportant le lait ou à autrui pour contraindre d’avantage la petite fille. La nourrice ordonne à cette personne, qui doit obéir, de frapper, de pincer ou même d’ouvrir par force la bouche de la fillette. Lorsque la fillette ouvre sa bouche sous l’action de cette personne ou même en hurlant de douleur, "la nourrice en profite pour verser prestement le lait dans sa bouche ouverte".

Télécharger « Réflexions autour du Gavage dans la Société Mauritanienne. Le cas du milieu arabe » (en format PDF)

Pour en savoir plus, une vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x36g8f_envoye-speciale-mauritanie_news

À voir également, un reportage de Radio-Canada « En Mauritanie, une tradition ancestrale oblige des milliers de jeunes filles à être gavées comme des oies, pour qu’elles prennent du poids. Le reportage de notre correspondant Jean-François Bélanger, qui lui a valu le prix Judith-Jasmin, nous informe de cette réalité révoltante. »

Virginité dans la société Haalpulaar

Abdoulaye SOW, Enseignant –chercheur en sciences sociales et Président de l'EIP-Mauritanie a publié pour l'Equipe de Recherche sur les Mutilations Génitales Féminines Faculté des Lettres et Sciences Humaines Université de Nouakchott (Mauritanie) une étude intitulée « La perception de la virginité dans la société Haalpulaar de Kaédi »

« La gestion de la sexualité dans la société Haalpulaar obéit à des règles extrêmement rigoureuses. Tout contact sexuel avant le mariage est formellement interdit aux jeunes filles vierges appelées en Pulaar : MBOMRI. Elles doivent rester intactes jusqu’au jour du mariage. Cette obligation de préserver la virginité et le désir de diminuer l’appétit sexuel des femmes renforcent la pratique des MGF. Cette maîtrise de soit qui est perçue comme un indice de bonne moralité confère à la femme toute sa dignité. On assiste donc à une apologie de la virginité qui hante la nuit des parents des jeunes filles à la veille de la nuit des noces. Le résultat disons le verdict tant attendu qu’il soit positif ou négatif reste angoissant dans la mesure où il engage l’honneur du groupe familial. Toute la question est de savoir comment les jeunes filles pourront-elles préserver leur virginité dans un environnement en pleine mutation ?» 

Télécharger « La perception de la virginité dans la société Haalpulaar de Kaédi » en format PDF

Stratégies culturelles de lutte contre les mutilations génitales féminines

La contre argumentation culturelle comme stratégie de promotion des droits de l’homme dans les sociétés africaines traditionnelles
Le cas de la société Haalpulaar en Mauritanie
Exemple des mutilations génitales féminines

Dans certains pays, on considère que les coutumes et traditions doivent être respectées en tant que manifestations authentiques d’une culture nationale ou communautaire et n’ont pas à être examinées dans la perspective des droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. La Conférence mondiale sur les droits de l’homme a adopté la déclaration et programme d’action de Vienne qui stipule à l’article 5 que « tous les droits de l’homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés. ... S’il convient de ne pas perdre de vue l’importance des particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique, culturelle et religieuse, il est du devoir des Etats, quel que soit le système politique, économique et culturel, de promouvoir et de protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales. En décembre 1993, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes qui engage les Etats à « ne pas invoquer de considérations de coutume, de tradition ou de religion pour se soustraire à l’obligation de l’éliminer." Les crimes d’honneur page 16 

Sommaire

I. La théorie de la contre argumentation culturelle

Avant Propos
Introduction
La présentation de la Mauritanie
La présentation de la société Haalpulaar
Les définitions et raisons des pratiques traditionnelles néfastes
Le statut de la personne humaine
La définition de la contre Argumentation Culturelle
Le pourquoi de la contre Argumentation Culturelle
La fonction de la contre Argumentation Culturelle
L’élaboration de la contre Argumentation Culturelle
La Philosophie de la contre argumentation culturelle
Le support et les canons de la communication

II. Les droits culturels et la contre argumentation culturelle
La méconnaissance des droits culturels
Les exigences de définition et de clarification des droits culturels
L’importance des droits culturels
Les vertus des droits culturels
Les conséquences de la violation des droits culturels
Les fondements socioculturels des mutilations génitales féminines
La dimension pédagogique des contre arguments culturels

III. La philosophie de la contre argumentation culturelle appliquée aux droits de la personne humaine en général
Les réfugiés, la dignité, le politique et les détournements des deniers publics
La destruction des lieux de mémoire
Les mécanismes de légitimation de la corruption et du détournement des deniers publics

Conclusion

Lire l'étude en format PDF

Photo : Abdoulaye Sow, panélist pendant la Journée Internationale de Tolérance Zéro aux MGF GIZ* en Allemagne

*(Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH)