le 24 novembre 1999

L’EDUCATION AUX DROITS DE L’HOMME:
objectifs, contenu, stratégie d’enseignement apprentissage.

Introduction : Les droits de l’homme, sont des règles que tout le monde doit respecter gouvernants et gouvernés pour que le monde vive en paix. Ce sont des prérogatives accordées à l’individu(plus tard à des groupes), tenues pour tellement essentielles que toute autorité politique se devrait d’en garantir le respect ;ce sont des protections minimales permettant à l’individu de vivre une vie digne de ce nom à l’abri des empiètements de l’arbitraire(étatique ou autre), c’est une sorte d’espace " sacré ", infrangible, une sphère privée et inviolable autour de l’individu, une limitation des pouvoirs de l’état, à la quelle correspond ce qu’on appelle les libertés fondamentales de l’individu mais cet espace peut être restreint par l’état pour préserver les droits d’autrui( ma liberté s’arrête là ou commence celle des autres.

Chaque jour que Dieu fait, les droits de l’homme sont violés, discrimination au quotidien, atteintes à l’intégrité physique, à la vie, racisme mais aussi les exclus des droits de l’homme, comme les pauvres, les malades, les analphabètes, les conflits interethniques etc.…
L’éducation est le meilleur moyen de prévenir ces violations et donc de créer un monde ou les conflits seront réglés parlant violence, un monde de liberté, de tolérance, de solidarité, d’égalité, de paix.

  1. L’éducation aux droits de l’homme : objectifs, contenu
  1. L’éducation aux droits de l’homme, est un ensemble de connaissances, d’attitudes, d’aptitudes, de valeurs devant permettre à l ‘apprenant de se connaître, de s’apprécier de connaître l’autre, de comprendre les notions de justice d’égalité de, tolérance, de liberté, de solidarité et d’agir pour un monde plus juste ; C’est aussi faire vivre les droits de l’homme, une façon de vivre les relations avec les pairs à l’école, dans les associations, une façon de régler pacifiquement les conflits, d’exercer l’autorité, une façon de réagir face à l’injustice et aux inégalités ; c’est s’approprier des compétences permettant de vivre et d’agir pour les droits de l’homme .
  2. L 'éducation aux droits de l’homme doit aider les élèves à acquérir le vocabulaire des droits de l’homme : déclarations, conventions, pactes, recommandations, le concept de droit, de responsabilités de devoirs etc.…Ils peuvent connaître les organisations de défense des droits de l’homme, les grandes batailles menées pour le respect des droits de l’homme, l’abolition de l’esclavage, du colonialisme, le démantèlement de l’apartheid, les militants d’hier, et d’aujourd’hui qui ont lutté pour défendre les droits de l’homme, les instruments internationaux de sauvegarde des droits de l’homme comme la charte internationale des droits de l’homme, les conventions ainsi que les mécanismes de protection tant au plan régional qu’au plan international. Ces objectifs cognitifs sont des objectifs de conscientisation

Des valeurs et des attitudes : tolérance, solidarité, l’égalité l’équité, la démocratie, la justice, la liberté

Des attitudes de compréhension de l’autre, la reconnaissance de chacun comme égal en valeur et en dignité , la reconnaissance de sa culture qui permettent de développer des sentiments d’empathie pour ceux dont les droits sont bafoués, mais aussi des sentiments d’estime de soi ; la sensibilité aux droits des autres Ces objectifs affectifs concernent développent le sens des responsabilités.

Des aptitudes ou objectifs de comportement qui visent la transformation , le changement

-aptitudes associées au développement du langage comme l’expression orale, écrite, la capacité d’écouter et de parler.

-aptitudes impliquant l’exercice du jugement comme analyser des documents, savoir reconnaître des préjugés (esprit critique).

-aptitudes sociales comme accepter les différences, établir avec autrui des relations constructives.

-aptitudes à l’action comme résoudre les conflits, assumer des responsabilités, participer aux décisions ( pratiquer la démocratie), comprendre et utiliser les mécanismes de protection des droits de l’homme au plan national et plan international.

Cependant, il faut remarquer que, les contenus doivent être abordés en fonction de l’age des élèves. Au préscolaire par exemple, l’on insistera sur les principes qui fondent la déclaration universelle des droits de l’homme, valeurs qui doivent être vécues, ( appréciation de soi, connaissance de son corps, de son m milieu culturel, le partage, l’ouverture à l’autre car les préjugés naissent très tôt d’autant que les enfants, ont conscience des différences raciales avant l’age de deux ans et attachent des jugements de valeur à ces différences dès l’âge de trois ans et entre quatre et six ans, ils sont capables d’établir des discriminations fondées sur le sexe, la race ou le handicap ; à dix ans, ils expriment des stéréotypes sur les populations d’autres pays. Ensuite, l’on pourra aborder les valeurs de liberté, de tolérance, de justice, les termes et concepts, et les mécanismes de protection des droits del’homme etc.

 

  1. Place des droits des hommes dans les programmes : approches et stratégie d’enseignement
  1. Les droits de l’homme font partie intégrante des programmes et plus spécifiquement du programme de l’école élémentaire. Dans le décret no 79-1165 du 20 décembre 1979 portant organisation de l’enseignement élémentaire, en son article I, il a été mentionné : L’enseignement élémentaire a pour objet, d’éveiller l’esprit de l’enfant, par des exercices scolaires, en vue de permettre l’émergence et l’épanouissement de ses aptitudes humaines, d’assurer les fonctions, physiques, intellectuelles, morales et civiques de l’enfant ainsi que d’éveiller son esprit d’initiative et son sens critique. La loi d’orientation no 91-22 du 3O janvier 1991,danse dispositions générales et spécifiques, stipule que  "  l’éducation nationale tend à promouvoir les valeurs dans lesquelles la nation se reconnaît, elle est éducation pour la liberté, la démocratie, le respect des droits de l’homme, le développement.. "

Cette loi d’orientation, exprime véritablement une éducation à la citoyenneté où les droits de l’homme occupent une place de choix.

2-Approches, principes et intégration dans le programme scolaire :

Les droits humains , il faut le rappeler sont un cadre de référence permettant à plusieurs conceptions de coexister. De la même façon l’éducation aux droits humains à priori n’impose pas d’approches particulières, elle fournit un cadre de référence pour la prise en compte des droits humains . Cependant cette éducation doit reposer sur des principes clairement définis qui ne sont autres que le fondements des droits humains traduits dans nombre d’articles dans la déclaration universelle des droits de l’homme, on peut citer :

-La dignité qui implique le respect de l’homme, de l’apprenant, son écoute

-la liberté :c’est à dire l’autonomie, l’esprit critique, la créativité, l’expression, l’information.

-la réciprocité qui découle de l’égalité des droits , implique l’échange entre l’enseignant et l’élève, le respect de tous les membres de la communauté scolaire.

-l’existence de règles explicites notamment le règlement scolaire, le projet d’école etc. qui doivent être transparentes.

-Existence de recours pour que les membres de la communauté scolaire puissent faire connaître leur griefs.

-Référence aux droits de l’homme c’est à dire aux textes juridiques. -Démocratie :elle est garante du respect des droits de l’homme.

-Participation ,tolérance , solidarité :la méthode doit être participative, multiculturelle et interculturelle.

Tous ce principes doivent orienter autant la relation pédagogique entre enseignants et enseignés que l’organisation scolaire.

Il y’a plusieurs approches qui favorisent la transmission des concepts et des valeurs liées aux droits de la personne : éducation civique, morale, éducation à vocation internationale(éducation pour la compréhension, la coopération, la paix internationales, les libertés fondamentales et les droits de l’homme) , éducation à la démocratie(formation à la prise de décision, à la participation, au respect de l’autre, de ses droits etc.)éducation pour le développement(préparer les jeunes à devenir des citoyens actifs , à connaître leurs droits , devoirs et à s’engager dans la défense de ceux dont les droits sont violés au niveau national comme au niveau mondial ), éducation aux médias,(une approche qui développe chez l’apprenant la capacité de sélectionner et d’analyser l’information véhiculée par les médias, l’engageant ainsi dans l’exercice de la pensée critique, en renforçant ses aptitudes pour l’expression d’opinions indépendantes pour les débats , pour la recherche de faits , de preuves et pour l’évaluation des conséquences de différents messages et actions), éducation à la citoyenneté , approche culturelle (utilisation de proverbes , de dictons , de contes de textes historique du patrimoine culturel pour véhiculer le message de), la promotion et la défense des droits de l’homme etc. 

L’éducation aux droits de la personne est en général prise en charge dans de nombreux pays par l’éducation civique, qui offre des opportunités pour aborder les principes d’une véritable citoyenneté, respect de soi, de l’autre , participation, c’est une occasion d’établir une charte de la classe ; elle accueille naturellement l’étude des textes juridiques, constitution, règlements, conventions et permet de véhiculer tout comme l’éducation morale les valeurs de solidarité, de liberté , de justice, de tolérance, de compréhension mutuelle, les principes qui sou tendent ces textes juridiques. Mais la dimension éducative révélée par les droits del’homme peut s’intégrer harmonieusement dans tous les apprentissages scolaires et peut renouveler leurs approches ; plusieurs disciplines peuvent ainsi véhiculer les concepts et valeurs relatifs aux droits de la personne :

En histoire, l’on peut relater les combats des hommes pour le respect des droits de l’homme aux plans national et international, mentionner les grandes victoires remportées sur l’autoritarisme (l’abolition de l’esclavage, du colonialisme, les victoires syndicales , le démantèlement de l’apartheid etc.) ainsi que les grands hommes qui ont marqué l’histoire nationale et internationale( E.A.Bamba, E.M. Sy, lat. Dior, Aline sitoé Diatta, pour ne citer que ceux -là au Sénégal , Gandhi, René Cassin, etc.

En géographie ; elle contribue à faire connaître les autres cultures, à encourager l’acceptation de l’autre et la protection de l’environnement.

Les langues et la littérature: elles fournissent de nombreux thèmes et des opportunités pour aborder les droits de l’homme, des études de cas , des exercices d’expressions orales et écrites sous forme de lettres de pétitions peuvent être exécutées par les élèves.

Les mathématiques : Les statistiques peuvent illustrer les disparités dans la jouissance de certains droits entre des catégories de population par exemple.

La musique, le dessin sont des disciplines qui permettent aux élèves d’exprimer les sentiments qu’ils éprouvent par rapport aux droits de l’homme, ici ils peuvent confectionner des affiches, illustrer des articles de la déclaration universelle des droits de l’homme, composer des chansons etc.

La biologie :elle permet de montrer l’unicité du genre humain au delà questions de race, de préjugés , de montrer que les hommes ont les mêmes besoins de manger, de se vêtir, de respirer etc.

Mieux, l’éducation aux droits humains permet une approche intégrée des apprentissages scolaires qui dépasse le cloisonnement traditionnel pour ancrer la formation des élèves dans l’acquisition de compétences transversales pouvant permettre un mieux vivre ensemble et donc utiles pour toute la vie(life skills) ;donc l’éducation aux droits humains est non seulement pluridisciplinaire mais aussi interdisciplinaire , c’est à dire une approche qui consiste à rechercher les convergences et les complémentarités entre disciplines pour réaliser un objectif d’apprentissage) et transdisciplinaire’ une approche qui l’acquisition de compétences en explorant globalement le champ réel au delà des disciplines.(ex. l’éducation pour le développement, l’éducation pour la citoyenneté etc. ;) . Ce décloisonnement est d’autant plus indiqué qu’un savoir émietté ne saurait délivrer le message des droits de l’homme, le projet d’action exprime en faveur des droits humains illustre de façon on ne plus éloquente ce décloisonnement.

L’éducation aux droits humains est globale et ne saurait laisser de côté l’organisation scolaire : le projet d’établissement, la vie associative, le règlement scolaire, toutes les structures auxquelles participent la communauté scolaire(foyer socio-éducatif et ses clubs, conseils d’élèves ou délégués d’élèves, conseil de coopération ou assemblée de classe, coopérative scolaire, journal scolaire etc.

En définitive, l’éducation aux droits de l’homme est global systémique, intègre aussi bien les activités de classe, l’organisation scolaire, la participation des partenaires(ONG,parents d’élèves etc.)

3- Conception de l’enseignement- apprentissage :

Les termes comme  "  plein épanouissement de la personnalité humaine et renforcement du respect des droits de l’homme "qui expriment respectivement l’autonomie et l’idée de réciprocité apparaissent souvent dans les textes internationaux relatifs aux droits humains, or on ne peut former des individus autonomes au plan intellectuel et moral et qui acceptent cette autonomie chez autrui (réciprocité) en utilisant une contrainte intellectuelle, de plus la formation de la personnalité suppose une activité spontanée et libre en un milieu social fondé sur la collaboration et non la soumission. En définitive, le plein épanouissement de la personnalité humaine , le renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ne sauraient être atteintes par n’importe qu’elle méthode courante, car l’autonomie, ni la réciprocité ne peut se développer dans une atmosphère d’autorité, d’ailleurs la recommandation de l’UNESCO de 1974, préconise le développement cognitif et affectif de l’individu, le sens des responsabilités sociales et de la solidarité avec les groupes les plus démunis, le respect du principe d’égalité dans le comportement quotidien, le travail de groupe, l’acceptation de la libre discussion, et le respect de des règles élémentaires de procédures applicables à tout débat.Le congrès de Montréalnous dit "  le processus éducatif devrait être démocratique, axé sur la participation, les connaissances acquises doivent mener à l’action, la méthodologie inhérente à l’éducation aux droits humains et à la démocratie doit respecter les droits de la personne à qui est destinée cet enseignement et être organisée de façon démocratique".la convention des droits de l’enfant en son article 28, alinéa 2, dispose " la discipline scolaire doit respecter les droits de l’enfant et sa dignité " ; d’ailleurs il n e peut en être autrement dans cette éducation , car, comment peut on enseigner , la liberté , la démocratie, l’égalité avec une méthode autoritaire, frontale, en outre puisque l’homme est le sujet même des droits de l’homme , il doit en être le principal bénéficiaire et participer à sa réalisation.

L’éducation doit par conséquent pensée à partir des besoins de l’enfant, de ses préoccupations, respectant sa dignité, son identité culturelle et développer tous les domaines de son être(affectif, intellectuel, physique) .

IL faut donc une pédagogie active, centrée sur l’enfant, il devient acteur de son propre apprentissage, découvre par lui-même ; c’est une pédagogie humaniste, du sujet qui fait appel à toute la personnalité de l’enfant, ses sens, son physique, son intelligence, son cœur, elle stimule l’observation, l’action le sentiment d’être autonome, point de contrainte, d’indifférence, elle signifie expression, coopération,(apprentissage et entraide en équipes d’élèves) inter action (échange, discussion débats dans la classe), production, ; c’est aussi une pédagogie différenciée qui s’intéresse à chaque élève ; dans cette pédagogie il ne s’agit point de socialiser, mais de donner à l’enfant les moyens de structurer sa socialisation.

En clair, l’élève découvre par lui même , est artisan de ses compétences, s’approprie les connaissances, l’enseignant dialogue avec les élèves , leur accorde la parole, il devient moins interventionniste, un facilitateur et un régulateur, donc un animateur. En définitive, l’enseignant comme l’apprenant, chacun s’implique dans le processus éducatif dans une relation dialogique, comme le dit si bien PAULO FREIRE  "l’éducateur n’est plus celui qui simplement éduque, mais celui qui en même temps qu’il éduque est éduqué dans le dialogue avec l’élève ; ce dernier en même temps qu’il est éduqué est aussi éducateur, tous deux deviennent sujets dans le processus où ils progressent ensemble ".

Dans cette éducation :

-L’on doit présenter les droits humains comme un système de valeurs positives et montrer les progrès et les succès, éviter de trop mettre l’accent sur les violations des droits humains surtout dans les petites classes et au niveau préscolaire car de nombreux exemples de violations risquent d’engendrer chez les élèves un sentiment d’impuissance, de découragement ;ainsi au niveau préscolaire et dans les premières années de l’élémentaire, les enfants devraient vivre les valeurs de solidarité , de justice, de tolérance etc.

-Permettre de rapporter les expériences vécues par des personnes directement aux concepts abstraits et aux mesures légales.

-Donner une dimension internationale ou globale en plus e leurs manifestation au plan local.

-Inclure non seulement les dimensions cognitives, actives mais aussi affectives pour donner une possibilité aux élèves d’exprimer leurs sentiments et d’agir ; on peut faire appel à la musique, à la peinture, au dessin , au théâtre.

-Permettre un examen libre des préoccupations des droits humains , même si les élèves aboutissent à des points de vue différents de ceux du formateur ;.

-les droits humains doivent tenir compte de l’environnement social et culturel avec des exemples concrets ou hypothétiques c’est à dire que cette éducation doit être branchée sur la réalité du quotidien.

On peut citer quelques techniques : les travaux de groupe, d’équipe, les enquêtes, les jeux de rôles, le Drama ,la pédagogie de la coopération, le débat, le photo langage, le croquis langage, les études de cas, le projet d’action, le théâtre, le théâtre forum l’approche culturelle avec l’emploi de proverbes, de dictons, les contes, les textes anciens qui véhiculent les valeurs de solidarité, de justice comme la charte de "  kouroukanfouga " qui a pour objectif d’humaniser les relations dans le mandé, adoptée en1236 après la fameuse bataille de kirina

A/- L’ENSEIGNE MENT COOPERATIF

Définition :C’est une stratégie d’enseignement apprentissage , hautement interactive, participative, favorisant l’interdépendance, la complémentarité entre les membres des sous groupes d’une part et d’autre part entre les sous groupes du groupe classe ; ici les objectifs collectifs ne seront atteints que lorsque chaque membre aura assumé son propre rôle.

Intérêt pédagogique et avantages liés aux droits humains

-Elle met en œuvre les 4 principes :participation, partage, collaboration et concertation ;favorise la socialisation, l’esprit de tolérance, la solidarité, développe l’écoute active, l’effort individuel.

-Elle permet, de saisir les concepts complexes .

-Elle permet de résoudre des problèmes , des conflits, d’appréhender les multiples facettes d’une situation.

-Elle permet d’accepter , d’apprécier les différences, d’évacuer les préjugés, les parties pris et les stéréotypes.

-Elle permet à l’élève d’avoir une attitude positive à l’égard de l’école et de l’apprentissage.

Démarche

Parmi les nombreux modèles de l’enseignement coopératif on peut citer :

1-l’interdépendance des rôles dans le groupe(secrétaire, animateur, etc.)

2-l’interdépendance des tâches ou puzzle qui consiste à diviser les tâches en domaines d’intérêt assignés aux membres du groupe

Par exemple , on peut diviser la convention des droits de l’enfant en quatre parties, chacune correspondant à une figure géométrique :

 

 

a/Formation des groupes de base?:les élèves reçoivent dans le groupe des textes avec des figures géométriques différentes et lisent silencieusement pendant 3 minutes leur texte.

b/Formation des groupes d’experts :ceux qui ont les mêmes figures géométriques se mettent ensemble, s’approprient le texte avec leur propre stratégie , en prenant soin de partager les rôles et d’étudier la meilleur manière d’enseigner leur texte à leurs camarades du groupe de base .

c/Retour en groupes de base :les élèves restituent aux membres de leurs groupes de base ce qu’ils ont appris dans leurs groupes d’experts

Exercice :

B/-Le théâtre :

Il y’a plusieurs phases :

1-Retenir un thème par exemple les droits des talibés

2-Recenser tous les problèmes liés au thème(ex :mendicité, vols , manque d’affection, drogue, éducation etc. .)

3-Elaborer un scénario :

-retenir une histoire avec les élèves

-identifier les étapes principales et les présenter sous forme de tableaux

-identifier les personnes et- les éléments du décors

-organiser le discours des personnages

- préciser les comportements non verbaux

-répéter avant le jour " j "

Ensuite, organiser la discussion et comme dans le jeu de rôle , laisser ceux qui ont joué s’exprimer d’abord les autres ensuite.

Exercice :

C/--Les études de cas

Définition : Ce sont des moyens simples et actifs permettant d’aborder en classe les droits de l’homme. Elles consistent en articles de journaux, de résultats d’enquête, de reportages radiophoniques, d’enregistrement vidéo sur les problèmes sociaux(travail des enfants, torture, viols, mendicité etc.)

Intérêt pédagogique :

-Permet de s’approprier les textes juridiques à travers des cas réels ou fictifs, d’imaginer des voies de recours par rapport à des cas de violation

-Débouche sur une prise de conscience et donc sur des propositions concrètes pour l’action comme des projets d’action en faveur des droits de l’enfant

-Favorise le travail de groupe, l’échange, la concertation, la collaboration et la participation de tous.

Exercice

D/-L’enquête sociale

Définition : C’est une activité de recherche visant à recueillir et à traiter des informations, des témoignages sur une réalité donnée pouvant aboutir à des actions concrètes

.Avantages pédagogiques

-Développe la communication interpersonnelle, l’esprit de camaraderie, permet le travail d’équipe

-Développe l’esprit de recherche, le sens des responsabilités, l’autonomie, l’ouverture de l’école à la vie

Il y’a trois phases :

a)La préparation :imprégnation du thème ,négociation des objectifs, identification des sources d’information, choix des techniques de collectes des données, élaboration des instruments de collectes d’information(questionnaire, check-list, guide d’entretien etc.),formation négociée des groupes en fonction des tâches, choix et mise à disposition du matériel, prise de contact avec les sources d’information

b)L’enquête ;Il s’agit de recueillir des informations , des avis au moyens de grille, questionnaire ; les élèves travaillent librement en groupes ; le maître les guide , anime .

c)Exploitation :mise en commun, contrôle du niveau d’exécution du travail et expression des élèves sur les conditions de travail, exploitation des réponses ,auto-évaluation, coévaluation, évaluation des acquis .

Conseils :simplicité des instruments, faire participer activement les enfants à m’élaboration du matériel, tester la validité du matériel par la simulation, préparer les élèves à avoir une attitude correcte à l’égard des personnes enquêtées.

Exercice :

E/-Le jeu de rôles :Ce sont des scènes qui permettent de vivre une situation et de l’exprimer par le geste et la parole ; c’est une représentation dramatique d’un problème ou d’une situation dans le cadre général des rapport humains ; les scènes doivent être courtes et suivies de discussion

Intérêt :place aux émotions, à la créativité, développe la communication, permet de vivre les droits de l’homme par la simulation

Méthode :définir le problème(l’objet), la situation( le récit), déterminer l’objectif, identifier les rôles, les répartir, faire au besoin une répétition et terminer par une discussion ; laisser ceux qui ont joué d’abord s’exprimer ensuite les autres.

Exercice :

F/-Drama et photo langage

Principe du Drama

Le Drama consiste à développer son imagination à partir d’une photo dont le contexte objectif n’est pas connu et le personnage représenté n’est jamais soi ; le Drama aboutit à une prise de conscience en vue de l’action.

Démarche :

les élèves individuellement ou en groupe, choisissent des photos disposées sur une table et les décrivent par rapport aux droits humains :qui est représenté sur la photo , son nom , son age , sa situation par rapport aux droits humains notamment les différents articles contenus dans les textes juridiques qui ne sont pas respectés ; où se passe la scène.

-ensuite on organise la sellette :les élèves incarnent les personnages qu’ils viennent de décrire et répondent aux questions de leurs camarades.

-puis l’animateur met en place le manteau de l’expert ou les représentants d’organisation de promotion des droits de l’homme expliquent comment elles travaillent.

Exercice :

Principe du photo langage et du croquis langage

C’est une technique qui consiste à observer , lire et à interpréter des images par rapport aux droits humains. l’objectif , c’est de montrer que la communication peut se faire au niveau des sentiments, des données objectives et des associations

Intérêt pédagogique et avantages liés aux droits de l’homme :facilite , l’expression par l’intermédiaire d’un support concret ; développe le sens de l’observation, de la comparaison, stimule l’affectivité, l’imagination ; dans le groupe permet l’entraide , la coopération

Démarche :les élèves individuellement ou en groupe choisissent une ou des photos ;les observent, les décrivent par rapport aux droits humains (situation, décors, personnages etc.) et répondent aux questions suivantes :quels sentiments éprouvez-vous ? quelle est la situation des personnages par rapport aux droits de l’homme ? quelles voies de recours(administratif, national, régional et international)

Exercice :

E/-Le projet d’action en faveur des droits humains

Approche interdisciplinaire par excellence, le projet d’action est un ensemble d’activités conçues par le groupe( classe ou école ) nées d’un malaise ou d’un besoin, d’une insatisfaction, réalisées par le groupe et qui aboutit à un produit d’utilité sociale ; c’est donc une démarche visant à résoudre un problème à l’école ou dans le milieu.

Intérêt et démarche

Participation, collaboration, concertation, engagement coopération , adhésion sont les principes du projet d’action.

Démarche :

-Phase d’analyse(qui aboutit à l’identification d’un problème) 

-phase de projection (imaginer les solutions, retenir la plus réaliste)

-Définition des objectifs(objectif général, spécifique " cognitif, socio affectif, psychomoteur ")et choix des activités 

-phase de planification(échéancier ,répartition des taches, déterminer les ressources, les moyens, les cibles 

-phase de mise en œuvre(exécution, suivi ) 

-phase d’évaluation évaluation :les effets de l’action , les écarts à réajuster.

Exercice :

Elaborer un plan de mobilisation sociale , si le projet d’action intéresse la communauté avec la démarche classique de l’information , de la sensibilisation, de la communication et de la mobilisation )

F/-Le Débat(discussion autour des valeurs)

Définition :le débat est plus qu’un échange d’opinion entre élèves, il permet l’expression de la diversité des pensées , une confrontation des idées. Les droits de l’homme sont nécessairement des objets de débats, puisqu’ils ne sont pas des évidences naturelles. C’est par le dialogue que les élèves comprennent les droits de l’homme, s’approprient les valeurs qu’ils véhiculent pour les intégrer à leurs actions présentes et futures.

Intérêt : Permet l’expression des idées et met donc en œuvre plusieurs principes des droits de l’homme(liberté d’expression, démocratie, tolérance etc.)

Permet l’expression de la diversité des pensées( tolérance) ; l’apprentissage des contenus et des concepts des droits de l’homme.

Les élèves apprennent à écouter ,à argumenter et l’enseignant devient un animateur, qui accorde la parole, qui régule, qui facilite qui apporte des précisions éthiques, historiques et juridiques.

Technique : voir les fonctions de l’animateur :préparation, facilitation (organisation, clarification, stimulation), régulation, production.

G/-Le projet d’activités

Description :C’est une technique qui permet une planification et une organisation précises de l’enseignement , par lesquelles diverses situations d’apprentissage peuvent être exploitées en prenant appui sur diverses disciplines, Les élèves constitués en sous groupes, travaillent à la réalisation de tâches différentes et complémentaires qui auront été identifiées et négociées.

Intérêt pédagogique : propre prise en charge dans la recherche de l’information, en développant, l’autonomie et le sens des responsabilités

-permet d’organiser les apprentissages autour de situations plutôt qu’à partir de découpages disciplinaires ;peut être utilisé dans l’enquête.

Préparation, organisation :

Documentation , identifier les secteurs d’activités

A partir d’un thème central, identifier autant de sous thèmes que de sous groupes de manière à ce que chaque sous groupe mène une activité précise ;

Elaborer des consignes claires.

Exercice : .après l’appropriation de la DUDH par la coopération, diviser les élèves en trois sous groupes avec des activités précises :photo langage ;études de cas ; exploitation de journaux.

D’autres techniques :

1/-le brainstorming ou remue-méninges :chacun exprime ses idées sans demander la parole et sans ordre, pourvu qu’elles sortent rapidement, puis dans un deuxième temps on tâchera de les classer et de voir ce que l’on peut en sélectionner comme suggestions pour la suite. L’intérêt pédagogique est certain :associer les apprenants à la construction du savoir, faciliter l’émission spontanée des idées ; trouver le plus grand nombre d’idées sur un sujet donné, faciliter la créativité chez les élèves .Il comprend comme il a été dit au début trois phases :après une période de préparation(à utiliser tôt le matin, une question ouverte avec des consigne claires) :

2/-Le tour de table : chacun s’exprime, à tour de rôle sur le sujet traité ; l’animateur fait la synthèse .

3/-le mur du silence :une technique qui développe l’expression , les participants sont invités à écrire toutes les idées qui leur viennent à l’esprit au sujet du thème, touts leurs représentations et l’animateur fait la synthèse.

4/ -la ruche ou le Philip 6/6 :diviser le groupe en petits sous —groupes(six max.) qui répondront à la question ou exprimeront leurs idées sur un sujet donné de manière rapide(max. 6mn), sous forme de compte rendu aux autres, avant de reprendre le débat commun, cela permet de faire sortir rapidement les idées —clés ;

5/-la nappe :chaque membre du groupe écrit ses préoccupations majeures quant au sujet sur un papier( un papier par idée).Les papiers sont disposés sur une " nappe " en papier et classée par les membres du groupe ; puis ils sont collés ainsi et des suggestions de solutions, de méthodes sont alors écrites. cette technique permet de faire un résumé rapide et de faire sortir les idées force.

6/-La clarification des valeurs :Elle a pour objet d’impliquer les acteurs dans un processus actif de formulation et d’examen des valeurs dont l’objectif est d’entraîner les intéressés dans une expérience et de leur faire prendre conscience de leurs idées propres, de leurs sentiments propres , de leurs croyances propres afin que leurs choix et leurs décisions soient conscients, délibérés et fondés.

Dans l’absolu nos décisions reflètent nos valeurs mais il est important d’en avoir une perception claire à partir de nos propres représentations. Il y’a plusieurs phases :

a)-compréhension : identifier , repérer, partager les informations et des connaissances sur la question.

b)-phase relationnelle :distinguer, isoler les données et associer.

c)-Appréciation :expérience des choix et des sentiments.

d)-Phase de réflexion : réfléchir sur les valeurs et les sentiments.
Deux processus

Cognitif :juger ; formuler ; tester ;clarifier ; généraliser.

Educatif :définir ; illustrer(ce qui est désirable) ; récompenser les comportements qui s’adaptent à cette description.

7/-D’autres techniques :

-la gamme d’intercommunication rotative :cette technique assure une communication régulière entre plusieurs sous groupes parallèles au cours d’un travail de réflexion ou d’élaboration. La séance se déroule en plusieurs phases d’égales durées de telle façon que chaque élève change plusieurs fois de groupes.

-le graffiti :la technique est la même, plusieurs groupes, une séance qui se déroule en plusieurs phases d’égales durées mais ici c’est les thèmes qui changent de groupes et à la fin de la séance le secrétaire de chaque groupe affiche le poster au tableau et fait le commentaire

- le blason :il s’agit d’analyser un thème, un sujet ou une méthode ou bien de faire la synthèse d’une leçon et d’inscrire les grandes parties sur un feuille. ex blason sur l’enseignement de la convention des droits de l’enfant avec des cages comme :définition ou devise ; citer quatre catégories de droits ; trois difficultés dans l’enseignement ; trois techniques ; trois objectifs de l’enseignement ; trois types de contenu ; trois types de structures etc. .

- le panel discussion :il désigne le groupe restreint où s’engage la discussion ;le principe est d’utiliser un groupe restreint d’individus compétents et /où représentatif(le panel ou échantillon) en vue d’étudier un problème tandis qu auditoire écoute silencieusement et intervient par message écrit ; il y’a bien sûr un animateur, un interjecteur de message et naturellement les membres du panel

 

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