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RAPPORT DE LA CONFERENCE-DEBAT

THEME: ECOLE APAISEE ET PERFORMANTE

Date: 19 février 2010
Lieu: Ecole Technique Saint-Joseph de Sévaré
Contexte : Célébration du 05ème Anniversaire de la création de l'ETJS


Conférenciers :

Oumar TRAORE : Professeur Principal d'Enseignement Secondaire Général (Lettres Modernes), Chargé de Communication Académie d'Enseignement de Mopti, Correspondant au Mali de l'Association Mondiale Pour l'Ecole Instrument de Paix (Genève-Suisse)

Adama KEÏTA : Professeur d'Enseignement Secondaire Général (Anglais), Directeur des Etudes ETJS, Membre de la Section Nationale Ecole Instrument de Paix Mali


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Introduction



Dans le cadre des manifestations marquant le cinquième anniversaire de la création de l'Ecole Technique Saint-Joseph, le 19 février 2010 a lieu la conférence-débat sur le thème « Ecole Apaisée et Performante », dans la salle de conférence de l'Ecole Technique Saint-Joseph de Sévaré.
C'est une initiative prise par le comité ETJS de l'Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) en accord avec la direction de l'établissement et le corps professoral pour sensibiliser davantage leurs militants à œuvrer pour la paix à l'école.
Devant un auditoire de plus de cent personnes, les conférenciers ont abordé essentiellement deux points :

1. Rappel historique : pourquoi l'Accord de Partenariat pour une Ecole Apaisée et Performante ?

L'Ecole Malienne, comme les mouvements démocratiques et une branche patriotique de l'Armée Malienne, a pris une part active à l'avènement de la démocratie plurielle, le 26 mars 1991, à travers l'Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). Pour cela, elle sera représentée par son secrétaire général dans le Comité Transitoire de Salut Public (CTSP) pendant les quatorze mois que dura le régime d'exception (26 mars 1991-08 juin 1992).

Si l'Ecole Malienne a participé à la chute de la dictature militaire, si elle a été représentée dans la plus haute sphère du pouvoir, il faut dire que les leaders estudiantins qui se succédèrent à la tête de l'AEEM, après la déchirure du 26 mars 1991 et la remise en place de nouvelles institutions pour le redémarrage du pays, n'ont pas toujours su transcender « le complexe de Narcisse ».
Conséquences : un chapelet de revendications, des débrayages et violences chroniques, fermeture de l'école en 1993-1994, arrestations de leaders estudiantins. Et pour couronner la perpétuelle agitation : la mort violente du leader estudiantin de la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques (FSJP) en décembre 2004 à Bamako.

Une crise sans fin qui a amené le Premier Ministre de l'époque a « crevé l'abcès ». En effet, le Gouvernement a entrepris en février 2005 une série de concertations dans toutes les régions et dans le district de Bamako avec ses partenaires dans la gestion de l'école. C'est dans cette lancée de sortie de crise que la Président de la République a présidé, le 15 juillet 2005 à Koulouba, la cérémonie solennelle de signature entre les partenaires de l'Ecole Malienne d'un Accord de Partenariat pour Une Ecole Apaisée et Performante.

Il faut noter que cet accord a été scellé après un diagnostic qui fait ressortir de nombreux problèmes, généraux ou spécifiques, qui entravent le fonctionnement normal de l'école. Ce sont notamment :

o Le manque ou la vétusté des infrastructures et des équipements scolaires et universitaires ;
o Les problèmes d'ordre pédagogique et académique ;
o Les dysfonctionnements des administrations scolaires et universitaires ;
o L'inobservation des règles de discipline et de déontologie ;
o Les problèmes d'insécurité et de violence dans les établissements scolaires et universitaires ;
o L'intrusion de la politique dans l'espace scolaire et universitaire.

Pour terminer cette partie, il est bon de souligner que la part du budget d'Etat consacrée à l'Education a augmenté et représente 30, 06% des charges de fonctionnement de l'Etat contre 10% au secteur de la Santé ; que le taux brut de scolarisation a évolué de 28, 8% en 1992 pour atteindre 70% en 2004 ; que le Gouvernement a recruté, au cours des dernières années, de nombreux enseignants qui constituent aujourd'hui les deux tiers du personnel payé sur le budget consacré à l'Education ; qu'il a enfin réalisé dans toutes les régions et dans le District de Bamako, d'importantes infrastructures scolaires et universitaires (in Préambule de l'Accord de Partenariat).

2. L'esprit de l'Accord de Partenariat pour une Ecole Apaisée et Performante

L'esprit de l'Accord se fonde sur les engagements de chaque partie à œuvrer pour la paix et la performance de notre Ecole :

o Pour le Gouvernement : il s'agit d'améliorer l'accès à l'éducation (construction et/ ou réhabilitation des infrastructures, dotation des établissements en équipements et en matériels didactiques adéquats), la qualité des enseignements (recrutement et formation des enseignants) et renforcer la gestion de l'école (assurer la sécurité par exemple).

o Pour les syndicats d'enseignants, ils s'engagent à faire observer par leurs adhérents les règles d'éthique (la vertu) et de déontologie (ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession) de l'enseignement.

o Pour les organisations de la société civile : c'est l'engagement à apporter leur concours au Gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique d'information, d'éducation et de communication en direction du monde scolaire.

o Pour l'AEEM, il est question de sensibiliser les élèves et les étudiants à observer scrupuleusement le règlement intérieur des écoles, de respecter l'autorité de l'administration scolaire et universitaire, de s'interdire tout recours ou toute menace de recours à la violence comme moyen de revendication catégorielle, de dénoncer tout acte de violence perpétrée dans l'espace scolaire et universitaire et enfin de privilégier la concertation avec l'administration scolaire directement concernée pour la recherche de solutions aux problèmes posés.

En conclusion, après les séries de questions et de contributions qui ont porté sur les fondements de la paix à l'école dont le respect mutuel (Administration scolaire/ Corps professoral/Elèves) et la concertation pour trouver des solutions aux problèmes posés, les conférenciers ont souligné l'importance de l'éducation aux droits de l'homme et à la paix.

Sévaré, le 19 février 2010
Les conférenciers